Ségolène Neuville à Mardor
Ce lundi après-midi, Ségolène Neuville, Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion auprès de Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales et de la Santé, s’est rendue en Saône-et-Loire où elle a visité dans un premier temps le centre de médecine physique et de réadaptation (CPMR) de la Croix Rouge à Couches (Mardor).
Plusieurs élus locaux, départementaux et régionaux étaient présents pour l’accueillir. Elle était aussi accompagnée du Préfet de Saône-et-Loire ainsi que de la Sous-préfète d’Autun.
C’est à la demande du député Philippe Baumel que celle-ci est venue visiter le site.
Ségolène Neuville y a assisté au Comité de suivi du projet de reconversion du site, lequel se tenait à huis clos.
Des opposants reçus par un conseiller de la Secrétaire d’État
En parallèle de la visite de Mardor, un conseiller de la Secrétaire d’État a reçu trois personnes de l’association s’opposant au projet actuel de reconversion du site : Daniel Petit (vice-président de l’association, ancien pharmacien de Mardor, Couchois et ancien élu de Couches), Jérôme Flache (Maire de Nolay, adhérent de l’association, suppléant de Pierre Poillot (Conseiller départemental canton d’Arnay le Duc/Nolay et membre du CA de l’association) et Hélène Melquiot (Présidente de l’association, neuropsychologue et coordinatrice au CPMR de Mardor pour l’URR et le SAMSAH APF71).
Avant cette rencontre, les opposants exprimaient leur crainte et leur projet pour le site. Ils rappelaient ainsi l’argument majeur des déplacements des activités de Mardor à Chalon et à Autun : la sécurité des soins. « Cela ne tient que pour la moitié des patients. » a déclaré Hélène Melquiot.
Puis revenant sur les coûts engendrés par la reconversion du site de Mardor et par le déplacement des services, elle a ainsi expliqué : « On est à 17 millions d’euros de construction sur Chalon, 12 millions sur Mardor. Et pour Autun, ce n’est pas chiffré. On a trois ans pour mettre cela en place. Il y a donc trois projets aujourd’hui : Autun, Chalon et Mardor. Cela a un impact économique sur le territoire. ».
Jérôme Flache d’ajouter : « Toutes les personnes venant ici trouvent ce lieu mieux adapté et plus confortable que les autres. Par ailleurs, le coût du déménagement est à évaluer au fil du temps. Là où on espère peser, c’est dans la proposition d’une offre concurrente, afin de maintenir une activité à Mardor. »
Pour Daniel Petit, il est important d’assurer une continuité des activités tout en proposant un « village vacances répit famille ». Cela lui semble compatible. Par ailleurs, l’ancien élu a rappelé que l’année prochaine il y aurait des élections : « Il peut y avoir des changements budgétaires. Rien n’est acquis ». Et en effet, le site de Chalon pour la rééducation et la réadaptation ouvrirait ses portes pour 2018. Le nouveau site de Mardor ouvrirait ses portes en 2020.
Pour les opposants, cette situation est d’autant plus incompréhensible que l’établissement dégage un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. « L’ARS va mettre des millions dans le porte-feuille alors qu’elle se désengage de certaines choses telles que les maisons médicales » a ajouté la Présidente de l’association.
Ségolène Neuville rencontre les représentants du personnel
A la suite du comité de suivi de projet, la Secrétaire d’État a rencontré des représentants du personnel afin d’échanger au sujet de leurs craintes et du nouveau projet pour le site. Cette rencontre a eu lieu à huis clos. Elle a ensuite été suivie d’une visite du site.
Jean-Christophe Combe, Directeur général adjoint de la Croix Rouge française, s’est exprimé à l’issue de la visite de Madame Neuville : « La réunion d’aujourd’hui est une première étape. Madame la Ministre a pris des engagements. Le projet est bien parti. Nous avons un certain nombre de partenaires. Toutes les modalités techniques et financières ne sont pas bouclées. La Croix Rouge pourrait rester propriétaire des murs ».
Et d’ajouter au sujet du déménagement : « Je n’ai aucun regret de ce déménagement. C’est un très beau projet de reconversion permettant de maintenir de l’emploi sur site. A ce stade, les données chiffrées sont des évaluations. ».
Pour sa part, Ségolène Neuville a déclaré :
« Je suis venue à l’invitation du député Philippe Baumel. Il tenait à ce que je visite ce site. Je suis venue parler de l’avenir de ce site. Il s’agit d’accueillir des familles de personnes âgées ou handicapées en vacances avec ces personnes. En Inde et Loire, il y a déjà un établissement comme celui-là. Je suis venue apporter mon soutien au Village Vacances Répit Famille. Je me suis engagée à ce qu’il reçoive 807000€ par an pour le fonctionnement. Cela concerne 30 places pour des personnes handicapées et 30 places pour des personnes âgées. Il y aura aussi une aide à l’investissement de 1,5 millions d’euros, aide mise de côté par l’ARS (Agence Régionale de Santé).
Le village répit verra le jour. Les financements sont là. Les acteurs porteurs du projet vont prendre la suite à présent. Il y a une forte demande dans ce sens. Ce n’est pas parce qu’on est une personne handicapée qu’on n’a pas le droit d’aller en vacances. La Croix Rouge et Pro BTP vont porter ce projet. »
Et d’indiquer au sujet de sa rencontre avec les représentants des salariés : « On a passé un long moment avec les représentants des salariés. On entend leur inquiétude. Il y a une volonté très forte de la Croix Rouge d’accompagner les salariés. Chaque salarié aura le choix. Il y aura de nouveaux métiers, certains resteront et d’autres changeront de site. Cela reste une grosse structure mais différente. Vous savez, l’exercice de la médecine a changé. Aujourd’hui les hospitalisations sont de courte durée. D’ailleurs l’objectif est bien de rendre les séjours courts. »
Après cette visite du site de Mardor, Ségolène Neuville a ensuite repris la route pour visiter le site de l’ESAT du Breuil où elle était attendue par les travailleurs, leurs encadrants et plusieurs élus du territoire dont David Marti, Président de la CUCM.
Visite de l’ESAT du Breuil
La Secrétaire d’État a visité les locaux de l’ESAT du Breuil : blanchisserie, atelier d’assemblage, les serres et le point de vente. Elle a ainsi discuté avec les travailleurs et les encadrants.
La blanchisserie comprend ainsi 10 ouvriers (pour deux encadrants), lesquels travaillent pour des écoles, des résidences, des maisons de retraite, des gîtes ou encore des commerces. Cela représente 150 kg de linge par jour. Ces services sont aussi ouverts aux particuliers. La blanchisserie travaille beaucoup avec les maisons de retraite. Depuis 2009, l’ESAT a mis en place un partenariat avec la maison de retraite du Creusot.
Au cours de sa visite, Ségolène Neuville a aussi échangé sur l’accompagnement possible des travailleurs handicapés en milieu ordinaire : « Je veux que cela soit inscrit dans la loi. L’accompagnement d’une personne handicapée en milieu ordinaire et la possibilité de revenir en ESAT si besoin ».
La secrétaire d’État a échangé avec plusieurs ouvriers dans chaque service : assemblage, espaces verts et serres.
Elle est repartie avec un présent de la part de l’ESAT.
Les responsables de l’ESAT se sont dits réjouis de cette visite qui a permis de faire découvrir leur établissement à la Secrétaire d’État.
Certes l’après-midi aura été monopolisée par le centre de Mardor. Toutefois Ségolène Neuville a montré un réel intérêt pour l’établissement brogélien, qui s’en souviendra.
EM
L’ESAT du Breuil