Il y a tout juste un an, le monoxyde de carbone avait fait l’objet d’une fiche santé sur notre site.
http://montceau-news.com/sante/232345-fiche-sante-2.html
Ces dernières semaines, vous avez pu constater la recrudescence des incidents liés au monoxyde de carbone. Aussi, nous souhaitons informer de nouveau sur les précautions à prendre en ces temps de chauffe importants pour nous tous, périodes favorisant les intoxications au monoxyde de carbone (CO).
Pour rappel, ce gaz asphyxiant est indétectable. Et c’est ce qui en fait toute sa dangerosité. Il se diffuse très vite dans l’environnement et peut être mortel en moins d’une heure.
L’intoxication au monoxyde de carbone se produit après l’inhalation de ce gaz, issu de la combustion des matières organiques, dans des conditions d’apport insuffisant en oxygène, ce qui empêche l’oxydation complète en dioxyde de carbone (C02).
Les principaux symptômes peuvent être : maux de tête, nausée ou encore vomissement.
Ces symptômes doivent alerter, d’autant plus s’ils sont observés chez plusieurs personnes dans une même pièce ou qu’ils disparaissent hors de cette pièce, cela peut être une intoxication au monoxyde de carbone.
Ce matin, les dernières victimes du monoxyde de carbone dans le bassin montcelien ont eu le bon réflexe : appeler les pompiers.
Bulletin de surveillance des intoxications au CO de l’InVs (Institut National de Veille Sanitaire)
En période de chauffe (d’octobre à mars), l’Institut de veille sanitaire (InVS) publie, régulièrement, un bulletin de surveillance national présentant un bilan des signalements des intoxications au monoxyde de carbone (CO) déclarés au système de surveillance.
Les résultats sont présentés en nombre hebdomadaire d’épisodes d’intoxication au CO et en nombre de personnes exposées au CO ou transportées vers un service d’urgence hospitalière pour une intoxication au CO. Des messages de prévention de l’Institut nationale de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) ou de la Direction générale de la santé (DGS) ou les conseils de comportement des cartes de vigilance de Météo-France sont inclus dans les bulletins en fonction de l’actualité.
Les signalements correspondent à tous les épisodes d’intoxication au CO validés par les services en charge de la réception des intoxications au CO suspectées ou avérées du domaine d’application du système de surveillance. Ce bilan est issu exclusivement des données recueillies à partir des formulaires « alerte ».
Faits marquants au 12 janvier 2016
Au cours des deux dernières semaines :
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Trois intoxications collectives sont survenues dans des gymnases (deux épisodes) et un restaurant, exposant 63 personnes à des émanations de CO.
Depuis le 1er septembre 2015,
446 signalements ont été effectués auprès du système de surveillance, impliquant 1 827 personnes dont 1 039 ont été prises en charge par un service d’urgence hospitalier et 226 dirigées vers un service hospitalier de médecine hyperbare. Au cours de la même période de la saison de chauffe précédente (2014-2015), 590 signalements avaient été rapportés (2 292 personnes exposées dont 1431 transportées vers un service d’urgence hospitalier).
8 décès par intoxication accidentelle ont été déclarés depuis le 1er septembre 2015.
Au cours des deux dernières semaines,
60 signalements ont été rapportés, impliquant 267 personnes dont 163 ont été transportées vers un service d’urgence hospitalier. Au cours des mêmes semaines de l’année 2015, 117 épisodes avaient exposé 390 personnes dont 310 avaient été transportées vers un service d’urgence hospitalier.
Les intoxications au CO en lien avec un groupe électrogène ou un brasero/barbecue
Depuis le 1er septembre 2015, 13 signalements en lien avec l’utilisation inappropriée (c’est–à-dire en milieu clos) d’un groupe électrogène ont impliqué 47 personnes, dont 20 transportées vers un service d’urgence hospitalier.
Depuis le 1er septembre 2015, 30 épisodes d’intoxication par brasero/barbecue ont été signalés (impliquant 139 personnes), dont un épisode en Ile-de-France est survenu au cours des deux dernières semaines, exposant deux personnes à des émanations de CO. Ce dernier était en lien avec un barbecue.
Les intoxications au CO au sein d’un établissement recevant le public (ERP)
Vingt-deux épisodes d’intoxication sont survenus au sein d’un ERP depuis le 1er septembre 2015 (impliquant 550 personnes), dont 3 au cours des deux dernières semaines. Deux épisodes sont survenus dans des gymnases, exposant respectivement 14 et 4 personnes. Le troisième épisode en lien avec un groupe électrogène est survenu dans un restaurant, exposant 45 personnes au CO.
En région
Depuis le 1er septembre 2015, les régions Nord-Pas-de-Calais (nombre d’épisode : 62), Ile-de-France (60) Rhône-Alpes (52) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (34) sont les plus concernées par les intoxications au monoxyde de carbone.
Principaux déclarants
Depuis le 1er septembre 2015, les principaux déclarants ont été :
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les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) : 50 % des signalements ;
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les services d’urgence hospitaliers : 13 % des signalements ;
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les services de médecine hyperbare : 9 % des signalements.
La direction générale de la santé (DGS) et l’institut national de la prévention et de l’éducation pour la santé (Inpes) rappellent les conseils destinés à éviter la survenue d’intoxication au CO :
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Faire vérifier et entretenir les conduits de fumées (par ramonage mécanique)
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Faire vérifier et entretenir chaudières, chauffe-bains, inserts, poêles
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Ne jamais se chauffer avec des appareils non destinés à cet usage (groupe électrogène, braseros, barbecues) etc.
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Ceux-ci doivent impérativement être placés à l’extérieur des bâtiments.
Comment choisir un détecteur de monoxyde de carbone ?
Ces derniers mois, chaque propriétaire d’habitation a dû faire face à l’obligation d’équiper son ou ses logements de détecteurs de fumée. Le détecteur de fumée a pour objectif de sauver des vies… du feu. En revanche, ces appareils sont inefficaces pour détecter le monoxyde de carbone, dont on a pu voir les effets et les symptômes plus haut.
Le législateur ne s’est actuellement pas prononcé sur l’obligation d’installer un tel équipement. Effectivement, son équipement induirait un coût supplémentaire non négligeable. On trouve des détecteurs à tous les prix. Un appareil peut être raisonnablement acquis pour une somme allant de 20 à 50 €.
Les détecteurs de monoxyde de carbone présents sur le marché français doivent répondre à la norme CE et EN 50291.
Les principales marques de détecteurs de CO sont: Kidde et Honeywell…. Attention aux marques bas de gamme avec des seuils de détection très haut n’assurant pas une sécurité maximale au sein de votre habitation.
En cas de doute lors de votre achat, demandez conseil à un vendeur. Les détecteurs de monoxyde de carbone se trouvent souvent dans le même rayon que les détecteurs de fumée. Et leurs apparences sont les mêmes. Vérifiez donc l’emballage et la durée de vie de l’appareil. Certains appareils sont garantis pour un fonctionnement de sept années.
Retrouvez l’ensemble des précautions à prendre dans notre fiche santé de l’an dernier : http://montceau-news.com/sante/232345-fiche-sante-2.html
Vous trouverez aussi d’autres conseils sur le monoxyde de carbone ici : http://www.monoxyde-de-carbone-info.fr/prevention.html
Dès maintenant, retrouvez les bons réflexes pour vous protéger de ce gaz hautement dangereux. Chaque année, le nombre de victimes de ce gaz est encore trop important. La question de l’équipement des habitations avec des appareils de détection de monoxyde de carbone reste posée.
Et vous qu’en pensez-vous ? Faites-nous part de vos réactions.
Émilie Mondoloni