C’est dans le hall de l’hôpital Jean Bouveri, ce jeudi de 9h à 17h, qu’un stand d’informations sur la gestion de la douleur était tenu à disposition des soignants comme des patients. Cette journée mondiale contre la douleur est organisée chaque année, le troisième lundi du mois d’octobre.
En France, plusieurs plans gouvernementaux triennaux portant sur la gestion de la douleur ont été mis en place : le premier à l’initiative de Bernard Kouchner en 1998, le dernier s’étant achevé en 2010.
Toute la journée, ce sont Nathalie Rigaud, infirmière en pneumologie et Fatima Zeroual, infirmière ressource douleur, qui ont accueilli les questions des demandeurs.
Un comité de lutte contre la douleur au sein de l’hôpital
Les deux infirmières sont membres du Comité de lutte contre la douleur (CLUD). Ce comité est interne à l’hôpital. Tous les services de soins y sont représentés. Il se réunit quatre fois par an et travaille sur la prise en charge de la douleur.
Le Docteur Guillemain, anesthésiste-réanimateur est algologue. Cela signifie que c’est un spécialise de la douleur. Il assure chaque semaine des consultations externes et internes. C’est aussi le cas de Fatima Zeroual.
Pour y avoir accès, vous devez présenter une lettre de votre médecin traitant.
S’agissant du CLUD, les rencontres de ses membres ont lieu sur une journée complète de travail. La matinée est dédiée à un debriefing, au bilan et aux échanges. L’après-midi permet de dégager des problématiques et des actions à mettre en œuvre.
Par exemple, en juin dernier, un questionnaire a été lancé sur le système informatique interne. Le questionnaire s’achèvera en décembre afin de pouvoir dépouiller et exploiter les résultats lors de la réunion de travail du CLUD du 10 décembre prochain. Dans ce cas, le questionnaire est destiné aux soignants et doit permettre la mise en place d’actions les mois suivants la réunion du mois de décembre.
La reconnaissance de la douleur
Cette année, la thématique de travail retenue est celle de la reconnaissance de la douleur.
Cette reconnaissance est d’abord importante et cruciale au niveau de la hiérarchie hospitalière. Pour les infirmières, celle-ci doit reconnaître la douleur comme une problématique à prendre en charge.
D’ailleurs, l’accréditation de l’hôpital comporte parmi ses critères celui de la gestion de la douleur.
Mais ce n’est pas tout : la reconnaissance de la douleur passe par le fait de savoir que le patient a mal et à prendre en charge cette douleur dès son arrivée. C’est la reconnaissance de la douleur au patient qui importe : « Parce que le soulagement de la douleur devrait être un droit de tout être humain » indiquait l’une des affiches exposée.
Ce jour, le stand et les panneaux d’informations étaient destinés aussi bien aux patients qu’aux soignants. A la fin de la journée, les deux infirmières faisaient le constat d’une mobilisation mitigée des soignants. Quelques collègues s’étaient déplacés, mais toutefois pas à la hauteur des espérances des animatrices de ce jour.
Parmi le public, il y a eu aussi des curieux et bien sûr des personnes directement concernées et demandant une consultation sur place. Elles ont ainsi demandé ce qu’elles pouvaient prendre afin de soulager leurs douleurs.
Sur la table, de nombreux documents pouvaient être consultés sur place. Plusieurs livres restent consultables sur internet sur les sites :
http://www.institut-upsa-douleur.org/
Pour l’accès à des livres
Pour l’accès à des vidéos.
Pour l’accès à d’autres vidéos.
Les infirmières présentaient également le kit d’évaluation de la douleur, outil de travail à destination des soignants. Cette pochette contient des échelles de douleur et des tests en fonction de l’âge des patients : enfant, adulte, personne âgée.
Les panneaux d’informations expliquaient et présentaient les différents types de douleurs : les douleurs nociceptives et les douleurs neuropathiques.
La douleur nociceptive est causée par une lésion d’une partie du corps, tel qu’un muscle ou un os. Lorsqu’une partie du corps est endommagée, des capteurs de la douleur (nocicepteurs) envoient des messages de douleur au cerveau le long des nerfs périphériques et de la moelle épinière. La douleur est ressentie comme constante, localisée et souvent comme persistante ou pulsatile.
Une fois les lésions réparées, la douleur nociceptive disparaît généralement.
Voici quelques exemples de causes de douleur nociceptive : fractures, brûlures, hématomes, coupures et inflammation.
La douleur neuropathique est provoquée par une lésion ou une atteinte des nerfs eux-mêmes.
Par exemple, si un muscle est écrasé, les nerfs situés au sein de ce muscle peuvent également être écrasés. Les nerfs peuvent également être lésés ou pincés par des tumeurs et du tissu cicatriciel, ou irrités par une infection.
La douleur neuropathique est souvent ressentie comme une sensation de brûlure, un coup de poignard ou une décharge électrique. Une douleur intense à l’effleurement est également courante. La douleur neuropathique peut persister plusieurs mois ou plusieurs années, longtemps après la guérison de la cause apparente.
Ensuite les douleurs sont classées en fonction de leur degré : aiguë ou chronique… d’où l’importance de les reconnaître.
Donner le bon traitement est certes d’importance.Toutefois, l’accompagnement de la douleur passe aussi par l’écoute des patients. Celle-ci, replaçant l’individu à sa place d’être humain, suffit souvent à réduire nettement la douleur, d’après nos deux infirmières rencontrées ce jour.
Aussi dès les premières douleurs et d’autant plus si elles persistent, consultez votre médecin. La douleur peut et doit être soulagée. Et une consultation vous accueille à l’hôpital de Montceau-les-Mines pour vous accompagner.
Émilie Mondoloni