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Fiche santé

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Depuis plusieurs années, on entend régulièrement parler de « déserts médicaux ». Mais de quoi parle-t-on ? Les déserts médicaux sont des régions ou zones géographiques où la densité de médecins par habitant est faible.

 

 

 

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Les habitants des déserts médicaux sont souvent obligés de faire plus de 30 voire jusqu’à 50 kilomètres pour consulter certains praticiens. Parfois, ils doivent attendre plusieurs mois avant de consulter un spécialiste.

 

Avec le vieillissement des médecins, le « papy boom » et le choix des étudiants de médecine en direction de certaines spécialités plutôt que d’autres, un mouvement de désertification médicale s’accroît par endroit et débute pour d’autres.

 

Cartographie de la démographie médicale

 

Selon un diagnostic régional réalisé par l’Agence Régionale de la Santé (ARS) de Bourgogne en 2013, la Saône-et-Loire comptait, au 1er janvier 2013, 720 médecins généraux. Et la part de la population âgée de plus de 75 ans était de 11,3 %, ce qui était supérieur à la part nationale (8,6 %). Or, c’est la population qui nécessite le plus de soins et de suivis de la part des médecins généralistes.

 

Selon le diagnostic de l’ARS, 45,7 % des médecins généralistes étaient âgés de 55 ans et plus en 2013. Ceci laissait ainsi présager de nombreux départs en retraite dans les années suivant ce diagnostic.

 

Pour l’ARS, « avec une densité de moins de 130 médecins pour 100 000 habitants, le département saône-et-loirien est bien en dessous de la densité nationale. »

 

Et d’ajouter : « Le départ dans les 5 années à venir d’environ 164 médecins diminuerait la densité à 100 médecins généralistes pour 100 000 habitants ».

 

Ces chiffres viennent conforter une inquiétude grandissante chez tous. Car les médecins généralistes ne peuvent pas assurer le suivi d’un plus grand nombre de patients sans que cela soit au détriment de certains.

 

Y-aurait-il une crise des vocations chez les étudiants en médecine ?

 

Globalement le taux de variation du nombre de médecins sur le territoire national, entre 2007 et 2015, est de -0,2 %, ce qui signifie une légère baisse des effectifs.

 

En revanche, elle est de – 10,3 % pour la Bourgogne pour la même période (données recueillies auprès de l’Ordre National des Médecins). Plus significatif, ce chiffre atteint – 11,6 % en Saône-et-Loire, montrant ainsi une baisse tangible et palpable du nombre de médecins généralistes dans le département.

 

A Montceau-les-Mines, on compte actuellement 36 médecins généralistes, avec une variation du nombre de médecins entre 2007 et 2013 de l’ordre de – 10%.

 

Parallèlement à ce tableau pessimiste, on trouve tout de même de bonnes nouvelles sur le territoire, avec la présence de cinq pédiatres à Montceau-les-Mines. Pour notre territoire, la variation du nombre de spécialistes dans ce domaine est de + 150 %. Aussi la gynécologie et l’ophtalmologie se maintiennent avec trois gynécologues et deux ophtalmologues sur notre territoire.

 

Installeunmedecin.com pour pallier la crise de vocations

Pour pallier la crise de vocations dans le domaine médical, l’assemblée départementale a mis en place le dispositif installeunmedecin.com.

Mais de quoi s’agit-il ?

 

Installeunmedecin.com est un dispositif favorisant l’installation des professionnels de santé en Saône-et-Loire. Il s’adresse à tout professionnel de santé ou aux étudiants en médecine.

 

Au sein du dispositif, plusieurs outils doivent permettre au territoire de redensifier la population des médecins (autant généralistes que spécialistes). Ainsi le département alloue des bourses d’études pour les étudiants de 3e cycle en médecine générale à condition que ceux-ci s’engagent à s’installer pendant au moins 3 ans en Saône-et-Loire.

Il existe aussi des bourses favorisant les stages des étudiants de médecine générale et de kinésithérapie.

 

Pour les professionnels choisissant de s’installer dans le département, il existe également des aides à l’installation pour les médecins généralistes, les chirurgiens-dentistes, les masseurs-kinésithérapeutes, les psychiatres et les ophtalmologistes, permettant de prendre en charge une partie du coût du matériel, voire même la construction, l’extension ou la réhabilitation de locaux médicaux.

 

La mise en place du dispositif datant de 2014, il est encore trop tôt pour pouvoir mesurer ses effets sur la venue de nouveaux professionnels de santé.

 

Néanmoins, l’ARS et le département constatent une crise de vocations des étudiants en direction de la médecine générale, privilégiant plutôt les spécialités. Celles-ci sont perçues comme étant plus rémunératrices pour un nombre d’heures travaillées moindres.

 

Nous avons pourtant bien besoin de médecins généralistes. Et leurs grèves répétées ces derniers-mois montrent bien la difficulté pour eux à assurer leurs fonctions et à vivre honnêtement de leur métier.

 

Les 36 médecins généralistes de Montceau-les-Mines verraient sans doute d’un bon œil leur effectif grossir dans les prochaines années.

 

S’agissant des spécialistes, la Communauté Hospitalière de Territoire (dont nous avons parlé ces derniers mois) est présentée comme permettant de pallier les éventuels carences de spécialistes sur le territoire. Mais quid des médecins généralistes ?

 

Affaire à suivre !

 

Émilie Mondoloni

 

 

 

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