Communiqué :
« Le 7 Février dernier, la presse en a fait écho, l’avenir du centre hospitalier Jean Bouveri doit passer par deux phases. La première, avoir la labellisation hôpital de proximité, la seconde obtenir le feu vert de Bercy pour la construction d’un nouvel hôpital. « La labellisation, c’est fait » annonce avec fierté Marie-Claude Jarrot, Maire de Montceau-les-Mines et Présidente du Conseil de Surveillance de l’Hôpital. Monsieur Louis Margueritte, Député de la 5ème circonscription est timidement associé à la démarche, comme s’il portait les valises de Madame la Maire de Montceau. Ce que Madame la Maire omettra de rajouter, c’est qu’il y aura quelques conséquences douloureuses.
OUTRE LA FERMETURE DE PLUSIEURS SERVICES VITAUX, « CE BEL HOPITAL NEUF » SE TRADUIRA PAR LA SUPPRESSION DE 126,4 ÉQUIVALENT TEMPS PLEIN (ETP). SACHANT QU’UN ETP PEUT-ÊTRE OCCUPÉ PAR PLUSIEURS PERSONNES, LE NOMBRE DE SUPPRESSIONS D’EMPLOIS SERA BEAUCOUP PLUS ÉLEVÉ.
Ce n’est pas une mauvaise blague mais la conséquence de la mise en œuvre des recommandations du fameux rapport IGAS dont on vous a parlé antérieurement (Mai 2022). Et à la manœuvre une « équipe projet » diligentée par le Directeur Général du GHT et qui a rédigé un dossier de 56 pages précieusement gardé caché.
Ce n’était pas prévu mais le Codef en a eu connaissance à l’insu de son plein gré. Il y a quelque temps Madame la Maire de Montceau a fait le buzz en annonçant la création future d’un nouvel hôpital neuf dans le cadre du projet de labellisation “Hôpital de Proximité” de notre CH. Projet à redonner le sourire à toute une population soucieuse de son réseau santé. Mais Madame Jarrot s’est bien gardée de donner le moindre détail sur la structure, les tenants et les aboutissants d’un tel projet de NHM (Nouvel Hôpital de Montceau).
Les mauvaises langues disent même que le Directeur du GHT n’avait pas apprécié cette annonce et pour cause ! Car il apparaît bien maintenant que son but était d’en cacher le contenu, tout comme l’ARS qui a refusé de communiquer sur le sujet suite à l’interpellation du Codef en Décembre 2022. Rappelons pour mémoire que la même séquence s’est produite pour le rapport de l’IGAS laissé un temps à l’abri des regards. Heureusement tout fini par se savoir, y compris pour le projet de NHM dont le contenu est détaillé dans un document de 56 pages.
Et ça démarre fort dans l’introduction : “Le Centre Hospitalier de Montceau (CHM) a, aujourd’hui, rendez-vous avec son destin.” Pas moins ! Et pour y parvenir “le Directeur Général du GHT a souhaité qu’une équipe projet multidisciplinaire, composée de professionnels de Chalon et de Montceau travaille à la mise en œuvre des recommandations de l’IGAS et à de nouvelles perspectives pour l’hôpital de Montceau.”
Aucune information sur la composition de cette “équipe projet”. Contactée, la CME de Montceau n’a pas été invitée. En tout état de cause, compte tenu de la densité du projet, du peu de temps disponible pour l’élaborer ( le dossier est daté du 22/10/22 et le rapport IGAS du mois de Mai 2022), nous pensons qu’il a été conçu au niveau régional voire plus haut, sauf à nous démentir en publiant la composition de l’équipe ! Ceci étant, le destin que l’on nous prépare est alarmant.
Rien d’étonnant puisqu’en tout point conforme au concept Buzin d’hôpital de proximité. La fermeture du bloc, la suppression de 126,40 ETP font partie de la casse médicale et sociale de ce projet.
Mais l’objet de notre courrier n’est pas d’analyser en détail le contenu, mais d’attirer votre attention sur la conclusion des membres de l’équipe projet (page 51) et d’en tirer les conséquences : “En conclusion, l’équipe projet a remis récemment ce document au Directeur Général du GHT. Il nécessitera la validation des organismes financeurs qui devront s’engager, sur la durée du projet, en termes d’accompagnement méthodologique et financier. Enfin, ce projet devra être partagé, concerté et négocié avec les différents acteurs locaux (organisations syndicales, personnels, autorités de contrôle, médecine libérale et autres partenaires).” À ce jour, à notre connaissance, RIEN n’est partagé, RIEN n’est concerté, RIEN n’est négocié. L’expression déni de démocratie est un euphémisme.
Face à cette casse médicale et sociale le Codef ne restera pas inactif. Et il y a urgence car le démantèlement est prévue dès le 1er juillet prochain avec la fermeture du bloc qui entraînera, excusez du peu :
✦ Arrêt des endoscopies sous anesthésie générale ;
✦ Arrêt des poses de pacemaker ;
✦ Arrêt des poses des chambres implantables ;
✦ Fermeture des soins continus ;
✦ Mutualisation des urgences en nuit profondes entre le CHM et l’Hôtel Dieu du Creusot.
A l’aulne de ce constat nous pensons que le “tous ensemble” est la modalité la plus approprié pour continuer notre combat citoyens. En tout état de cause le Codef soutiendra toutes les actions visant à rejeter la dégradation de l’offre de soins. Nous demandons aux élu·es locaux et, au delà, à ceux du bassin de vie* de notre hôpital de s’engager pour éviter le désert médical que l’on nous prépare.
Nous leur suggérons d’envoyer un bref courrier au Directeur de l’ARS** avec copie au Codef*** pour exprimer leur refus des préconisations de l’IGAS et leur souci de voir l’offre de soins s’améliorer.
Nous restons à la disposition de tous les acteurs locaux pour définir les modalités d’action, et vous prions de croire en l’expression de nos sentiments citoyens et dévoués. »
* Dans notre bassin de vie, à plus ou moins 30 minutes de l’Hôpital Jean Bouveri, 105 000 personnes seront mises en état de perte de chance face à la maladie, à l’accident, à l’handicap… ** Monsieur Jean-Jacques Coiplet – Directeur Général de l’ARS Bourgogne Franche Comté – 2 place des Savoirs – 21035 Dijon *** webmaster@lecodef.org
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